" Pourquoi le coeur frappe-t-il si fort, toc, toc, pourquoi de bel esprit on s'enlumine, pourquoi au Glaz'art on n'a de cesse d'embrasser de plain bras AnnaO ?
Le front haut, bien dégagé, la Princesse savait que son tour allait arriver.
Alain D., Sarah de rouge, Amaury, the Dust, la louve, Blondie, oh, pardon je ne vous ai pas tous vus, j'ai vu Lorenzo sur les murs, François venait de Royan….
J'ai foncé dès que Zola elle a entamé, et zut, la gorge serrée, les larmes s'octroient les yeux. J'étais trop devant debout, mais je n'ai plus pu bouger, vous savez comme quand les oeillères sont tyranniques parce qu'évidentes.
Parce que là, AnnaO chantait ses textes, « gare de l'ouest », et encore mieux qu'à la Bellevilloise, « je t'aime »
Il n'est de frémissement que la pensée, celle d'AnnaO. Si vous vouliez entendre une démonstration, c'est foutu. L'entendre, c'est mettre bas les racines convenues. Elle ne vous parlera pas d'où elle vient, mais d'où elle sort, mine de rien de poète. Elle a l'élégance des chanteuses sans ponctuation, elle est de la vie, sérieuse, et rieuse avec elle-même.
Elle a l'humilité des grandes, sans pathos, elle se déploie, têtue.
Ce soir-là, je suis repartie d'elle en moi. "
©Emmanuelle Grangé