"Je suis cette chose etc." p. 28

Je suis née en hiver d’un mois de janvier, mais je crois que cela ne signifie rien si ce n’est que j’ai fêté mon anniverssaire ce jour-là, pour coller comme tout le monde à quelque chose de magnifique ! Car il faut coller à quelque chose. Même si c’est via quelqu’un d’avant. Et ce, même si le : il faut n’est pas spécialement praticable si ce n’est qu’il se dit, ce qui lui donne une certaine existence. Disons que je n’aime pas cette formule, car personne ne sait bien d’où il sort, ni à quel titre on pourrait l’appliquer, ni comment s’y tenir, si il ne nous colle pas plus qu’un dit, juste comme ça. Pour qu’il y ait, il faut tenable, il faut avoir pris plein de précautions d’appartenance à ce dernier, quoi qu’il en suive. Je ne peux pas non plus vous dire que ce premier jour de vie de janvier soit mon commencement, même si il y paraît à juste titre comme tout ce qui semble, c’est qu’il y a une raison, mais le commencement de cette vie comme toute est somme d’autre, même si ces concernés-là ne sont ou n’étaient pas au courant. Je parle de l’influence des autres, les vivants et ceux d’avant, même si ceux à venir le sont aussi, mais un peu moins parceque on ne va pas vers quelqu’un d’autre comme ça, par pur hasard, il y a bien une raison d’avant, une sorte de préméditation ancestrale qui jette des sortilèges, qui nous appartient pas forcément, qui nous existe. D’où la part à tenir, l’appartenance, une certaine décision sur fond acquis, sur fond sans choix, ce destin auquel on ne peut rien parce qu’il nous précède, sans que l’on n’ait pu y dire quoi que ce soit.
Nous sommes des suivants obligés. Des sans consultation préalable, puisqu’on y était pas. Et même pas forcément dans leurs têtes. Nous sommes des après, ce n’est qu’en ce lieu que nous pouvons agir sur ce fond d’un–touchable. Notre part c’est la leur qu’il n’ont pas choisie eux-mêmes, voyez l’addition. La part nuisance, nécéssaire évidence ? Des parts car il faut bien qu’il y ait des trucs avant. Alors la place c’est une histoire de part, une histoire d’eux dans laquelle on trempe ad vitam aeternam. Et en plus il reste toujours ce qu’on en fait.